Sa vie

Il est né dans une famille de la bonne bourgeoisie de Rouen. Il passe son adolescence à lire les ouvrages de Cervantès et de Shakespeare. Il commence très vite à écrire et à publier. Il publie des petits textes romantiques (Mémoires d’un fou et Novembre). À l’âge de 22 ans il a sa première crise nerveuse. Cette maladie l’obligera à préférer la tranquillité de la vie de province plutôt que la vie frénétique et chaotique de Paris. Mais, malgré cette solitude, il entretient une riche correspondance avec des amis (George Sand, Maxime du Camp). Il voyage beaucoup (surtout avec son ami Maxime du Camp) pour s’éloigner de la « bêtise » qui caractérise l’Occident. Il voyage au Moyen-Orient, en Grèce, en Italie.

Après cette période de voyages (1849 – 1851), il se retire près de Rouen pour rédiger et publier en 1857 « Madame Bovary ». 1857 fut une année scandaleuse parce que paraissent aussi « Les Fleurs du Mal » de Baudelaire. Aussi bien « Madame Bovary » que « Les Fleurs du Mal » ont été accusés d’outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs. L’activité de Flaubert, en tant qu’écrivain, est très active. Il déclare de lire ou écrire régulièrement de 8 à 10 h par jour. Ses dernières années sont caractérisées par des soucis d’ordre financier. Il sauve de la faillite une nièce qu’il adore en sacrifiant tous ses biens. Il meurt à 59 ans laissant inachevé son roman satirique « Bouvard et Pécuchet »

Madame Bovary

Avant de parler de « Madame Bovary », il vaut la peine de raconter une petite anecdote concernant la naissance de ce roman. Pendant la rédaction de l’ouvrage « La Tentation de Saint Antoine » il fait lire le brouillon à deux amis pour savoir leurs opinions. Ses amis lui disent qu’il s’agit d’une œuvre trop romantique et visionnaire et lui conseillent de choisir un sujet terre à terre, de la bourgeoisie et de le traiter sur un ton naturel, sans faire des divagations, des digressions, sans tous ces trucs-là.

Flaubert accepte le conseil et trouve l’inspiration dans un événement d’actualité. La femme d’un médecin (qui était un ancien élève du père de Flaubert) s’était probablement suicidée après avoir trompé son mari. L’homme, devenu fou, meurt quelques temps plus tard. Voilà la base de l’intrigue de « Madame Bovary ».

Le personnage principale Emma Bovary a donné origine au phénomène du « bovarysme ». Mais, qu’entend-on par « bovarysme » ? Le terme bovarysme désigne le sentiment d’insatisfaction sociale et affective et la conséquente recherche d’évasion dans le rêve et dans l’imagination.

L’affaire Bovary

Dès la parution de « Madame Bovary » sous forme de feuilleton dans la « Revue de Paris », ce roman fit scandale. Flaubert a été cité en justice pour immoralité. Flaubert est convaincu que la motivation réelle de ces accusations sont liées à la volonté d’exterminer la « Revue de Paris », qui était une revue libérale d’opposition au régime de Napoléon III.

Flaubert ne sera pas condamné parce qu’il appartient à une famille importante de la bourgeoisie  de Rouen et, étant donné qu’il y aurait eu des élections, le pouvoir ne voulait pas l’indisposer en condamnant un de ses représentants les plus illustres.

Le réalisme de Flaubert

Flaubert est le prototype du romancier qui se base sur des faits vrais, sur la documentation et description minutieuse. Le roman « Madame Bovary » est considéré comme l’expression du réalisme, même si Flaubert refuse cette étiquette.

Les œuvres de Flaubert se caractérisent par une conception de l’homme très négative. Les personnages de ses romans sont caractérisés par l’échec, par une forme de pessimisme total. En effet Emma Bovary meurt de trop de rêves, Frédéric Moreau, le protagoniste de « L’Éducation Sentimentale » n’arrivera jamais à conquérir sa femme aimée et sera destiné à avoir une vie insatisfaisante.

Le style

En ce qui concerne le style de Flaubert, il a une conception poétique de l’activité littéraire. C’est en ce sens qu’il est proche des parnassiens et des adeptes de l’Art pour l’Art. Selon Flaubert, le but principal de l’écrivain consiste à explorer tous les secrets de la langue et à viser à la perfection de la structure du récit. Sa passion pour le style le conduit à parfaire le rythme et la sonorité des phrases. Il a l’habitude de faire ce qu’il appelle l’épreuve du « gueuloir », autrement dit de déclamer les phrases pour en étudier l’effet.

Flaubert veut écrire un livre sur rien, un livre qui se tient par la force de son style, un livre où le sujet soit presque invisible. À ce propos, Flaubert écrit qu’il est un « homme-plume », pour souligner le fait que, pour lui, être écrivain est une sorte de nécessité existentielle.

La technique narrative

En ce qui concerne les techniques qu’il utilise, Flaubert est le premier à employer systématiquement la focalisation interne et le discours indirect libre. Ces deux procédés confondent le point de vue du narrateur avec celui du personnage. Flaubert renonce donc à la vision omnisciente (typiquement balzacienne), il évite les intrusions de l’auteur (intrusions chères à Stendhal). Il veut se faire entendre sans se montrer. Il cherche à atteindre cette impersonnalité chère aux parnassiens. Flaubert s’efforce toujours de disparaître non pas derrière mais à l’intérieur même de son personnage. On comprend donc le sens de son mot le plus célèbre : « Madame Bovary, c’est moi ».

Madame Bovary (résumé)

Emma Rouaul se marie à Charles Bovary, médecin de campagne. Elle a grandi dans un collège religieux. Elle adore lire des œuvres romantiques et elle rêve de vivre les grandes aventures des romand qu’elle a lus et aimés. Elle est déçue par la vie de couple avec son mari et tombe en dépression. Son mari la mène à un bal aristocratique pour lui faire plaisir. Elle tombe amoureuse de ce monde. Elle a des liaisons avec plusieurs amants, avec lesquels elle cherche à vivre les aventures romantiques dont elle a toujours rêvé. Les deux amant l’abandonnent. Elle s’endette beaucoup pour faire des cadeaux à ses amants. Elle est de plus en plus désespérée et se suicide en buvant de l’arsenic. Elle laisse une petite fille et une montagne de dettes. Son mari Charles découvre des lettres qui témoignent l’adultère de sa femme et mourra quelques mois plus tard.

Salammbô (1862)

Le roman prend pour intrigue un sujet historique, qui est la Guerre des Mercenaires qui s’est produite au IIIe siècle av. J.-C, qui oppose la ville de Carthage aux Mercenaires barbares qu’elle avait employés pendant la première Guerre punique, qui se sont retournés contre la ville ensuite : en effet ces mercenaires se sont révoltés contre la ville car ils étaient simplement furieux de ne pas avoir été payés pour les efforts et leurs sacrifices. Flaubert cherche donc à romancer cette partie de l’Histoire, afin de dégager des personnages, mais aussi à respecter l’Histoire connue et les livres dans lesquels il s’est documenté préalablement durant cinq années.

 L’Éducation sentimentale (1869)

Flaubert fait une peinture du milieu des jeunes opposants de la Monarchie de Juillet et de la Révolution de 48 : c’est l’histoire d’un amour impossible entre un homme et une femme qui était mariée. Frédéric Moreau connaîtra plusieurs femmes à la morale douteuse. A la fin de cette histoire, Frédéric et Mme Arnoux se voient pour la dernière fois : elle lui donne une mèche de ses cheveux blancs, et part. Et Flaubert conclut laconiquement : « Et ce fut tout ». Ainsi se termine l’histoire d’un amour rêvé et jamais vécu.

Trois Contes (1877)

Les trois  contes sont : Un cœur simple, La Légende de saint Julien l’Hospitalier, Hérodias.

Un cœur simple : À la suite d’une déception amoureuse, Félicité devient la nourrice des enfants de Mme Aubain (Paul et Virginie). Quand les enfants deviennent grands, ils s’en vont pour suivre leurs études à Félicité souffre. Après quelques temps, Virginie meurt à Félicité souffre. Félicite devient sourde et s’attaque à un perroquet. Le perroquet meurt à Félicité souffre. Elle fait empailler l’oiseau. Mme Aubin meurt à Félicité souffre. Elle attrape une pneumonie, agonise et meurt. Au moment de la mort, le Saint-Esprit lui apparaît d’un gigantesque perroquet

La Légende de saint Julien l’Hospitalier : ce conte expose une légende médiévale. Tandis qu’il chasse dans la forêt, Julien se voit prédire par un cerf qu’il tuera ses parents. Effrayé, il quitte le château familial pour échapper au funeste présage. Commence alors pour lui une vie d’errance et d’aventures, au terme de laquelle il n’échappera pas à la prophétie.

Hérodias : ce conte a pour cadre l’Antiquité biblique et raconte l’épisode de Salomé et de la décapitation de saint Jean-Baptiste