Sa vie
Né au Maroc, Daniel Pennac (Pennacchioni de son vrai nom) a vécu son enfance en Afrique et en Asie (son père était militaire). Mauvais élève, seulement vers la fin du lycée il obtient de bonnes notes, lorsqu’un de ses profs, malgré sa dyslexie, comprend sa passion pour l’écriture et, au lieu des thèmes traditionnels, il lui demande d’écrire un roman en feuilleton, avec cadence hebdomadaire. Il se consacre à l’enseignement et compose des récits pour les enfants. Il inaugure la saga d’une étrange famille, la « tribu Malaussène », composée d’une douzaine de frères et sœurs d’âges différents, qui vit dans un quartier populaire de Paris (Belleville), que Pennac connaît bien pour y avoir enseigné. Il a réalisés le scénario de deux bandes dessinées, un film d’animation (Chagrin d’école).
Le cycle de « Malaussène »
Le cycle de « Malaussène » s’inscrit dans le genre policier car les romans qui le composent se fondent sur une intrigue captivante, avec une bonne dose d’ironie : un meurtre est généralement suivi d’une enquête et de fausses pistes, jusqu’à la découverte du coupable.. Ces histoires se déroulent à Belleville, un quartier très coloré. Benjamin Malaussène, le grad frère qui fait office de père à une ribambelle (serie, sacco, carrettata) d’enfants, joue aussi le rôle bizarre de « bouc émissaire » (capro espiatorio) et se retrouve souvent accusé de quelque méfait atroce, comme celui d’avoir posé des bombes dans le grand magasin où il travaille ou bien d’avoir égorgé des petites vieilles. Après des péripéties nombreuses et farfelues, sa famille parvient à le tirer d’affaire grâce à l solidarité de tout le quartier.
Du suspense avant toute chose
Les livres de Pennac sont devenus des best-sellers et cela est dû avant tout à une maîtrise exceptionnelle de l’art du récit : le prof ui consacre ses cours à lire à haute voix des pages de roman pour éveiller chez ses élèves l’envie de connaître la suite, sait ménager ses effets. Il utilise des jeux de mots, des formules familières, des termes argotiques. La variété des situations se reflète dans l’alternance de passages narratifs traditionnels et de dialogues qui en font autant de saynètes. Pennac s’intéresse de près aux thèmes d’actualité, notamment aux problèmes sociaux liés à l’immigration.
Le bonheur de lire
Daniel Pennac utilise son expérience de professeur pour réfléchir sur une activité qui ne semble plus en vogue chez les jeunes. Il suggère aux adultes, enseignants ou parents, qui se plaignent que les enfants ne lisent pas, de faire de la lecture un droit et non un devoir. Dans un style simple et amusant, le romancier va jusqu’à proposer un décalogue pour transformer une tâche apparemment pénible en une joie : les droits imprescriptibles du lecteur :
- Le droit de ne pas lire
- Le droit de sauter des pages
- Le droit de ne pas finir un livre
- Le droit de relire
- Le droit de lire n’importe quoi
- Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
- Le droit de lire n’importe où
- Le droit de grappiller
- Le droit de lire à haute voix
- Le droit de nous taire